JEAN-MICHEL FRANK

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Le décorateur Jean-Michel Frank (1895-1941) est une figure mythique des arts décoratifs. Cousin d’Anne Frank, auteur du célèbre journal, sa biographie fait de lui un personnage de roman noir, d’une guerre mondiale à l’autre, du suicide de son père à Paris au sien en mars 1941 à New York. Son style qualifié de « luxe pauvre » est tout aussi paradoxal que sa vie qui s’est déroulée dans une apparente futilité et un certain mystère, entre fêtes et solitude, avec des amitiés fidèles pour des poètes comme René Crevel, des artistes comme Giacometti, Dalí ou Bérard, mais aussi ses clients, gens du monde, de la mode ou intellectuels : Charles et Marie-Laure de Noailles, Nelson Rockefeller, Cole Porter, Francis Poulenc, François Mauriac, Pierre Drieu La Rochelle, Louis Aragon, Paul Eluard, Lucien Lelong, Elsa Schiaparelli ou Madeleine Vionnet. Les contraignant à se défaire de leurs objets, de leurs tableaux et de leurs tapis, Frank a inventé pour eux des lieux propices à la méditation et au rêve. Dans ces décors irréels, le mobilier n’a plus de place assignée. D’une simplicité parfaite, il présente des affinités avec le néoclassicisme français du XVIIIe siècle. Un néoclassicisme qu’il réinterprète avec subtilité, dépouille de ses ornements, mélangeant les matières sophistiquées et ordinaires, habillant ses lignes précises de cuir gainé par Hermès, de parchemin ou de galuchat, sablant ou arrachant le chêne à la gouge, décapant les lambris, les mariant au plâtre, à la paille, à la terre cuite, au graphite, à la toile de jute. Indifférent aux grands débats de la première moitié d’un XXe siècle, déchiré entre les aspirations sociales du mouvement moderne et les tenants de la tradition, Jean-Michel Frank n’a cherché ni à construire un nouveau monde ni à se raccrocher à un passé nostalgique. Avec élégance, il a cassé les conventions, nettoyé les lieux de leur histoire. Peut-être est-ce ce mélange de légèreté et de rigueur, de rêve et de poésie, ce détournement très moderne des objets et des matériaux qui ont amené tant de décorateurs et de designers à se réclamer de lui, sans comprendre souvent qu’une telle oeuvre est indissociable de l’être. Si, aujourd’hui, ses créations sont recherchées par les antiquaires du monde entier et figurent dans les plus grandes collections, certaines, comme le canapé Confortable ou le vase cubique, objet de récupération industriel, sont entrées dans l’univers commun, vulgarisées sans que le nom de Jean-Michel Frank ne soit jamais cité. La monographie de Pierre-Emmanuel Martin-Vivier replace l’oeuvre du créateur dans le contexte artistique, intellectuel et politique de son époque, au-delà du personnage mondain auquel on l’a souvent réduit. L’étude de l’ensemble de la production, connue à ce jour, de Frank et de ses collaborateurs a permis d’établir un catalogue de modèles et de définir ses évolutions stylistiques, déterminant l’apport unique du créateur dans l’histoire des arts décoratifs du XXe siècle. Des intérieurs anonymes sont identifiés, d’autres révélés. Des aspects peu connus, comme son association avec Adolphe Chanaux ou ses collaborations avec Bérard, Giacometti, Laurens, Rodocanachi et Terry, déterminantes dans l’élaboration de son esthétique, sont enfin éclaircis.

  • Pages

    400

  • Langue

    Français

  • Date d'édition

    septembre 2006

  • Taille

    24.2 x 31.2 cm

  • Éditeur

    Norma

  • Poids

    2575 gr

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