Raphaël

décorateur

60 

Né en 1912, Raphaël Raffel fut un décorateur intarissable, et l’adjectif ne renvoie pas à un jugement qualitatif défaillant, loin s’en faut. Après des études aux Beaux-Arts, Raphaël – dont Joséphine Baker sera l’une de ses premières clientes – s’installe comme décorateur dès 1934 ; s’il répond aux commandes privées dans l’esprit de son époque (à l’instar d’Arbus ou de Quinet son oeuvre emprunte d’abord au style néo-Louis XVI), il sait faire valoir une touche neuve, tout individuelle, de laquelle fusent les traits d’élégance, un génie subtil des proportions et des couleurs, un raffinement discret des matériaux utilisés qui font mouche à tout coup. L’après-guerre ne fera que confirmer la légèreté qui émerge de ses créations mais Raphaël, poussant davantage ses choix esthétiques, atteint des formes plus libres et une épure qui valent désormais comme sa marque. Sensible à l’esprit décoratif scandinave, il mêlera à l’économie des moyens une recherche parfois excessive du confort : laque, bois et verre sécurit forment alors les éléments favoris d’un équilibre esthétique dont il est le premier à découvrir la juste combinaison. Notons qu’entre des commandes pour des décors de paquebots (réalisées en duo avec Arbus) et ses premiers « chantiers officiels », Raphaël se refuse à la fabrication en série et continue à estampiller ses meubles, un à un.
Tout bascule au sortir des années 50 lorsque l’afflux de commandes administratives étrangle sa production personnelle : à une époque où l’État se soucie de la notion d’image de marque liée à celle de service, ce seront tout à tour des décors de bureaux de Poste (rue d’Ulm, rue du Louvre), des ambassades, des résidences universitaires (celle d’Antony notamment avec Prouvé et Mouille), l’Assemblée nationale et finalement le rez-de-chaussée et l’aile gauche de l’Hôtel de Ville de Paris. La dimension de tous ces chantiers n’eut pourtant pas de prise sur sa personnalité ni sur son style propre.
La fermeture de son agence en 1983 ne marque pas la fin de son activité ; sa longue traversée de décorateur devait encore être ponctuée de nouvelles commandes, pratiquement jusqu’à sa mort en 2000. Artiste libre et individuel certes, Raphaël travailla étroitement avec tous les grands décorateurs du XXe siècle ; il en demeure l’un des plus inimitables.

  • Pages

    207

  • Langue

  • Date d'édition

  • Taille

    23 x 31.5 cm

  • Éditeur

  • Poids

    1660 gr

Pour connaître la disponibilité des livres,
merci de contacter Vincent et Stéphanie par téléphone au +33(0)1 42 92 03 58
ou par e-mail via le formulaire suivant :