La connaissance des autres cultures est marquée en France par  son passé colonial, les relations avec ses partenaires  économiques et politiques ainsi qu’avec les Grandes Puissances.
On y parle donc assez peu d’Amérique latine et Cuba, dans cette  absence d’imaginaire collectif, est souvent de fait reduit à  quelques traits généraux qui peuvent tenir lieu de clichés faits de  salsa, de révolution communiste et de rhum. Seuls quelques rares  élèves ayant étudié l’espagnol auront entendu parler au cours de  leur scolarité de Nicolas Guillén ou d’Alejo Carpentier, mais  aucun sans doute de Perez Monzon, de Consuelo Castañeda,  d’Antonia Eiriz ou des groupes Onze ou Pure.
Pourtant, Cuba est à n’en pas douter un des trois grands pôles  culturels de l’Amérique hispanophone aux côtés de l’Argentine et  du Mexique. Douze fois moins peuplée que le Mexique et 25 fois  plus petite que l’Argentine, l’île a cependant donné une quantité  insoupçonnée de musiciens, de danseurs, d’écrivains et de  plasticiens réellement fascinants et dont les influences ont eu une  portée universelle qui rivalise aisément avec les foyers  amérindiens et ceux du Cône sud.
La révolution castriste de 1959 qui succèda à la dictature de  Batista mit en place un régime clivant qui aboutit à une situation  analogue à celles encore actuelles de la Corée et de la Chine : la  partition. Rien qu’aux États-Unis on compte près de 10% de la  population cubaine émigrée, essentiellement en Floride, sans  compter les autres pays d’Amérique latine dont en particulier le  Mexique. Il en résulte que la création artistique cubaine,  lorsqu’elle se revendique comme telle doit aussi prendre en  compte cette très importante diaspora. L’art cubain n’est donc  pas exclusivement le produit d’une île, mais est celui issu de cette  île qui fédère les artistes.
François Vallée, épris d’art cubain depuis des décennies, a  collecté plus de 400 pièces. Sa collection est marquée par des  partis-pris personnels, des aléas parfois insolites de collectage,  des rencontres et des échanges et n’est pas comparable à un  fonds de musée sélectionné par des spécialistes qui font passer la  raison avant la passion.
- Pages - 200 
- Langue - Français 
- Date d'édition - décembre 2022 
- Taille - 21 x 29 cm 
- Éditeur - Bernard Chauveau 
- Poids - 1180 gr 
 
                        



