UN ÉTÉ À CAPRI

Entre le refrain d’une chanson populaire et l’image de hordes de touristes massés derrière des parapluies dressés par des guides, vous pensez que Capri, c’est fini… Amoureux des lieux, l’auteur de ces lignes est alors partagé entre l’envie de conforter cette idée, pour ne pas ajouter à l’envahissement, et l’honnêteté journalistique : Capri a encore beaucoup de charme, il suffit d’en posséder les clefs. La première règle est d’y rester plusieurs jours, l’île ne se révèle que progressivement. La deuxième condition est d’en connaître un peu l’histoire et de suivre ses fantômes dans les ruelles. Au fil du temps, célébrités, artistes, personnages excentriques ont imprimé leur marque et leur passage flotte encore dans l’air. La promenade devient romanesque, l’errance un peu nostalgique. On ralentit le pas, on feuillette un livre, celui-ci par exemple, et on se prend à rêver d’une autre époque. La parenthèse s’entrouvre. Les vestiges d’un passé flamboyant apparaissent, le parfum d’une dolce vita élégante et bronzée embaume à nouveau, tout semble encore là, à portée de main. Le monde a changé, mais à Capri moins qu’ailleurs.