À l’instar de Villas 50 en France, le premier volume de Raphaëlle Saint-Pierre paru aux éditions Norma, Villas 60-70 en France démontre que la France a produit une architecture digne d’être regardée et appréciée, des oeuvres d’architectes français (Jean Balladur, André Bruyère, Paul Chemetov, Jean Nouvel, Claude Parent, Roland Simounet, etc.) ou étrangers (Marcel Breuer, Philip Johnson, Richard Neutra, Oscar Niemeyer). L’ouvrage définit également et analyse les différentes interprétations des courants de pensée et esthétiques en France, notamment dans leur relation aux mouvements internationaux.
Au milieu des années 60, les prémices des contestations sociales et la montée en puissance de la contre-culture se font sentir. Une rupture avec le monde orthogonal qui prévalait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale s’amorce. Et cela, tant aux États-Unis qu’en Europe. L’architecture moderne est totalement mise en question par une multiplicité de mouvements et de tendances qui apparaissent ou prennent de l’ampleur dans les années 60. Contrairement à la décennie précédente, on ne peut pas parler d’un style caractéristique des décennies 60 ou 70. Cependant le programme de la maison reste, plus que jamais, un laboratoire pour les nouvelles générations d’architectes.
Divisée en trois chapitres, la première partie du livre s’attache à discerner les influences, les ruptures, les thèmes de réflexion dans l’architecture de la maison individuelle française de la période. Le premier chapitre est consacré aux métamorphoses de l’architecture moderne. Les débats se complexifient, les modèles changent, comme les repères avec la réforme de l’enseignement de l’architecture. Mais la classification des nouvelles expériences ou théories architecturales par les médias est parfois artificielle et forcée, au risque d’entraîner des amalgames ou des courants éphémères.
Le deuxième chapitre s’intéresse aux défis envers les typologies habituelles, aux rapports entre architecture et sciences, à l’effacement des frontières avec les arts plastiques (Pierre Székely) et à l’architecture prospective (Jean- Louis Chanéac). Dômes, paraboloïdes hyperboliques, bulles (Pascal Häusermann, Antti Lovag) et gonflables sont les symboles d’une nouvelle architecture rompant avec la boîte. Le troisième chapitre aborde la pensée écologique.
Elle apparaît d’abord chez quelques scientifiques, intellectuels et marginaux puis, lors de la crise pétrolière de 1973, investit la scène nationale avec le renouvellement de l’intérêt pour le bois (Pierre Lajus, Jean-Pierre Watel) et des essais d’architecture solaire (Guy Rottier).
Dans la seconde partie du livre, une trentaine de villas, classées par ordre chronologique et dont la construction s’échelonne de 1960 à 1979, sont analysées en détail avec l’aide de documents graphiques et photographiques. Elles illustrent et approfondissent les thèmes abordés en première partie.
Pages
320
Date d'édition
mai 2013
Taille
23 x 28.5 cm
Éditeur
Norma
Poids
1940 gr