Lors de la dynastie Qing, une nouvelle vision de l’antiquité chinoise émerge,
grâce aux recherches des lettrés, intellectuels héritiers d’une longue tradition
de collectionneurs qui ont élevé l’étude des vases rituels de bronze et des
stèles de pierre au rang de discipline scientifique, appelée jinshixue (étude
des métaux et des pierres).
Aux XVIIIe et XIXe
siècles, les lettrés se tournent vers les vestiges les plus
modestes (briques, tuiles) ou les moins accessibles, comme les calligraphies
monumentales gravées au flanc des montagnes, pour en étudier les
inscriptions au moyen de l’estampage encré, qui consiste à appliquer sur
les stèles des feuilles de papier humides pour épouser creux et reliefs avant
de les recouvrir d’une couche d’encre pour en révéler le détail.
Utilisé pour relever l’empreinte et transmettre l’image de bas-reliefs
historiés, de sculptures ou de vases rituels dans leurs trois dimensions,
l’estampage permet ainsi l’étude des vestiges du passé par leur reproduction
dans les livres illustrés, comme le fera plus tard la photographie.
Esthétiques, ces estampages deviennent à leur tour objets de collection et
inspirent des créations inédites. Les formes simples et les graphies primitives
qu’ils révèlent révolutionnent ainsi la calligraphie et la gravure de sceaux,
mais également la peinture et les arts décoratifs, où l’estampage devient le
support même de la création, incluant motifs fragmentaires, collages et
esthétique de l’empreinte, et donne naissance à une nouvelle culture au sein
des grands centres urbains de l’ère moderne.
Language
French
Publishing date
November 2025
Size
21.3 x 30 cm
Editor
Paris-musees
Weight
500 gr









