Julia Margaret Cameron (11 juin 1815 à Calcutta – 26 janvier 1879 à Ceylan) est une photographe britannique, surtout connue pour ses portraits de célébrités de son temps. Elle réalisa aussi des illustrations photographiques inspirées par la peinture préraphaéliteanglaise.
Photographe amateur devenue portraitiste renommée, Julia Margaret Cameron eut une véritable démarche artistique. Animée par une recherche de la beauté et de l’esthétique, elle cherchait à capter la personnalité des sujets qui posaient pour elle. Cette démarche était novatrice, à une époque où la photographie, technique encore récente, était surtout estimée pour sa précision documentaire.
La carrière photographique de Cameron fut courte (environ 12 ans) et commença tardivement dans sa vie. Son travail a eu un impact notable sur la photographie moderne, en particulier ses portraits au cadrage serré et au flou artistique.
Une photographe tardive mais passionnée[modifier | modifier le code] Charles Hay Cameron (1795-1881), son mari. Julia Margaret Cameron, 1864 En 1863, alors que Julia Margaret Cameron fêtait ses 48 ans, sa fille aînée lui offrit un appareil photo.
Elle débuta alors sa carrière de photographe, qu’elle se mit aussitôt à pratiquer avec passion. Elle employait le procédé au collodion humide, convertissant sa cave à charbon en cabinet noir et un poulailler vitré en atelier. En moins d’un an, elle devint membre de la Société photographique de Londres. Sa force de caractère et sa position sociale lui permettaient de mener de front cette activité dévorante et la conduite d’une nombreuse maisonnée – dont six enfants.
Julia Margaret Cameron n’était pas une technicienne accomplie mais elle ne cherchait pas à produire des images documentaires nettes et détaillées. Elle pensait que la photographie pouvait être un art, si elle était pratiquée avec imagination, esprit et sens esthétique. Elle écrivit : « j’aspirais à capter toute la beauté qui se présentait devant moi et finalement, cette aspiration a été satisfaite. ». Elle prit ainsi part au débat qui avait surgi depuis quelques années, à savoir si la photographie pouvait avoir une valeur artistique ou pas.
La majeure partie des photographies de Cameron entre dans deux catégories : les portraits et les illustrations pour des oeuvres littéraires.
Portraits réalisés par Julia Margaret Cameron restent importants aujourd’hui. Ils sont parfois la seule photographie existante de personnalités historiques, prise à une époque où cette technique était encore nouvelle et complexe. Beaucoup de ces portraits ont également perduré en raison de leur qualité artistique.
Julia photographiait tous ceux qui passaient à sa portée : famille, amis, domestiques ou voisins… Grâce au salon littéraire de sa soeur, elle fréquentait toute la société artistique et intellectuelle de son temps, ce qui lui fournit beaucoup de sujets pour ses portraits.
Julia Jackson, par Julia Margaret Cameron, 1867 Parmi ces célébrités de l’ère victorienne, figurent par exemple : les poètes Alfred Tennyson et Robert Browning, les peintres Edward Burne-Jones, John Everett Millais et George Frederic Watts, l’actrice shakespearienne Ellen Terry, l’écrivain-historien Thomas Carlyle ainsi que les scientifiques John Herschel et Charles Darwin, etc.
Elle côtoya notamment le peintre Dante Gabriel Rossetti, l’un des fondateurs du mouvement préraphaélite, qui sera une source majeure de son inspiration.
Elle prit également de nombreux portraits de femmes, en particulier de sa nièce Julia Jackson, mère de l’écrivain Virginia Woolf.
Julia Margaret Cameron était souvent amie avec les personnes qu’elle photographiait, et essayait de capter leur personnalité dans ses portraits. La plupart sont des plans rapprochés, cadrés serré autour du visage du sujet. Les détails sont estompés par l’éclairage en clair-obscur et l’objectif choisi. Un effet de flou volontaire donne un rendu vaporeux mais net aux bons endroits (soft focus). La pose pouvait durer plusieurs minutes, parce que Cameron utilisait une lumière tamisée et de grandes plaques. Il résulte de ces portraits une impression d’intimité et d’intensité psychologique.
Les critiques de l’époque se sont souvent gaussés du flou de ses images, qui contrevenait à ce qu’on jugeait alors devoir être les qualités d’une bonne photographie : netteté, précision, fidélité de la représentation du réel.
Pages
252
Language
French
Publishing date
April 2015
Size
24.5 x 30 cm
Editor
Snoeck Gent
Weight
1578 gr