Dans le paysage de la céramique des années 1950, l’oeuvre de Mado Jolain (1921-2019) séduit par sa modernité et les jeux formels qu’elle a multipliés. La céramiste manifeste très tôt une préférence pour les volumes simples, architecturés et travaillés de telle sorte que l’articulation subtile de l’ombre et de la lumière puisse s’épanouir. Au début des années 1940, Mado Jolain s’initie à la céramique à l’Ecole des arts décoratifs de Paris et fréquente parallèlement les ateliers de dessin et de sculpture de la Grande Chaumière. Sa production reflète alors le goût de l’époque pour l’imagerie populaire, épis de faîtage et coqs stylisés côtoient des scènes religieuses, ensembles régulièrement exposés au Salon de l’imagerie et au Salon des artistes décorateurs. Le succès est certain. Colette Gueden la grande prêtresse de Primavera, fait appel à son talent, bientôt relayé par les galeries parisiennes et les décorateurs comme Samardiras et Merceron. En 1955, la prestigieuse galerie La Demeure, qui participe à la renaissance de la tapisserie contemporaine, l’expose. La vraie nature de son travail se révèle. L’élaboration de la construction de l’objet l’intéresse davantage que le décor qui va désormais tendre vers l’abstraction. Ses formes toujours utilitaires sont reste inédites. A la fin des années 1950, Mado Jolain s’installe avec sa famille sur les bords de la Marne, à Champigny et entame une nouvelle phase créative qui enrichit le monde végétal. Ce sont d’abord des jardinières et des cache-pots enrobés d’un émail monochrome jaune ou vert anisé, puis des engrenages et des fleurs. Les formes s’épurent, gagnent en force, les stries et perforations deviennent les seuls décors s’articulant autour des pleins et des vides pour l’accroche de la lumière.
Pages
96
Language
French
Publishing date
July 2024
Size
19 x 25 cm
Editor
Snoeck Gent
Weight
400 gr