CERAMICS
(english edition)

Avec des photographies réalisées par le musicien et photographe Lary 7, ce catalogue en édition limitée documente la série de céramiques de Tori Kudo présentée dans la galerie de Blank Forms à Brooklyn en 2021, la première exposition de l’artiste aux États-Unis. L’ouvrage présente trente photographies en couleur des poteries, accompagnées des commentaires de Kudo sur leurs formes et leurs fonctions.
Selon Tori Kudo, la céramique est une « opération hasardeuse à moitié garantie ». Kudo, qui s’est décrit un jour comme le « roi de l’erreur », considère que le renoncement à toute attente à l’égard de son travail est à la base de sa production artistique. Au cours des cinq dernières décennies, il a renoncé à toute prétention de contrôle dans sa musique hautement improvisée, en rassemblant des groupes hétéroclites de musiciens sans formation pour former son ensemble Maher Shalal Hash Baz, en jouant dans une série de groupes psych-punk et noise dans les années 1970 et 80, et, selon ses dires, en empruntant des instruments pour ses concerts à quiconque se trouve à proximité de la salle de concert. À bien des égards, les improvisations de Kudo sont un chaos contrôlé, et ce modus operandi découle certainement de ses racines anarchistes radicales. Mais c’est dans ce chaos que Kudo trouve la forme, à la fois dans son son et dans ses céramiques.
Kudo a grandi dans l’atelier de céramique de son père, un peintre d’art informel devenu artisan qui pratiquait la technique du Tobe-yaki. La céramique de Tobe est produite dans la préfecture d’Ehime, la ville natale de Kudo, depuis la fin du XVIIIe siècle et est connue pour ses motifs indigo distinctifs réalisés sur une porcelaine d’un blanc éclatant. Dans les mains de Kudo, cette tradition est honorée, déformée et élargie. Ses formes libres et ludiques sont décorées de coups de pinceau et de motifs organiques. Lorsqu’on lui demande si, dans son style expérimental, il considère toujours sa pratique comme faisant partie de la tradition Tobe-yaki, Kudo répond : « J’ose dire que je suis Tobe-yaki ».