De Gustave Caillebotte, redécouvert sur le tard en 1994 lors du centenaire de sa mort, on sait peu de choses. Mécène du mouvement impressionniste auquel il s’était joint aux côtés de Monet, Degas, Pissarro ou Renoir, il a été le peintre du Paris haussmannien, des Raboteurs de parquet, d’élégants passants abrités sous leurs parapluies, de quelques vigies urbaines juchées sur des balcons. On sait aussi qu’il s’est piqué de navigation à voile dont il a été l’un des meilleurs régatiers et un architecte visionnaire. Qu’il s’est intéressé à l’horticulture dans son jardin des bords de Seine où il a trouvé la mort, jeune. Mais on se souvient surtout de son legs, ses toiles impressionnistes données à l’État dans un spectaculaire coup de force et qui ont constitué le socle des collections du musée d’Orsay. Pourtant, l’essentiel de sa personnalité, de son tempérament intime nous échappe. Le décès précoce de son jeune frère, sa traversée de la guerre de 1870, ses amitiés, sa mystérieuse compagne Charlotte, tant d’éléments restent dans l’ombre. Or chez Caillebotte, la peinture est le reflet de la vie, elle s’apparente à un journal intime. Dans cette enquête, les découvertes biographiques éclairent son oeuvre et renouvellent l’interprétation de certaines toiles. On y découvre un caractère passionné, curieux, cerné par l’inquiétude, s’investissant sans compter dans toutes ses passions, à commencer par l’art. Émerge aussi un goût pour l’humour et le commentaire social. Sous les pinceaux du peintre, la peinture devient un jeu de piste, où les indices invitent au déchiffrement. Un jeu sérieux, tant sa vie même fut l’inverse d’une sinécure. Amaury Chardeau est journaliste, documentariste et producteur de radio.
Pages
260
Language
French
Publishing date
October 2024
Size
16 x 24 cm
Editor
Norma
Weight
792 gr