Édouard André (1833-1894) et Nélie Jacquemart (1841-1912) incarnent parfaitement la figure des collectionneurs de la haute société de la fin du XIXe siècle. Édouard est issu d’une famille de riches banquiers protestants. Sa fortune lui permet de devenir rapidement un amateur d’art dont le goût, connu de tous les acteurs du monde de l’art de l’époque, sera de plus en plus recherché. Nélie, d’origine modeste, connaît le succès grâce à son talent de portraitiste. Rien ne semble unir deux personnalités aussi différentes. Pourtant, leur passion pour l’art de la Renaissance italienne les conduira à créer, dans leur hôtel particulier parisien au 158 boulevard Haussmann, un musée privé unique en son genre: peintures, sculptures et objets d’art contribuent à recréer l’atmosphère d’un palais florentin du XVe siècle. Pendant près de trente ans, grâce à de fréquents voyages en Italie, le couple va nouer des relations étroites avec les meilleurs antiquaires – dont Stefano Bardini et Michelangelo Guggenheim – ainsi qu’avec les plus grands experts de l’époque – comme Wilhelm von Bode et Georges Lafenestre – qui les accompagneront dans l’achat, pour une somme globale de trois millions de francs, de deux mille cinq cents oeuvres provenant des principaux centres d’art italiens. Cette collection, symbole d’une élégance raffinée, encore unique aujourd’hui, sera léguée à l’Institut de France en 1912 avec pour mission d’en faire un musée ouvert au public. En analysant le modus operandi du couple à travers l’étude de nombreux documents (factures d’achat, lettres, photographies et bien plus) conservés dans les archives du musée parisien et dans les archives de plusieurs antiquaires italiens, cet ouvrage se propose de porter un regard neuf sur ce qu’Adolfo Venturi – à l’occasion de l’ouverture au public du musée en 1914 – décrivait comme «una risorta casa del Rinascimento italiano».
Pages
492
Language
French
Publishing date
September 2024
Size
17 x 24 cm
Editor
Officina